Voila donc l'historique de Loupiort, terminée d'écrire récemment par mes soins et corrigés à la suite pas notre baronne en personne^^
Enfin vous comprendrez pourquoi Loupiort considère les moines avec autant d'admiration que les mages^^
Bonne lecture à tous
Loupiort
Le bateau venait tout juste d’amarrer. Son équipage revenait d’une longue campagne en mer qui avait eu pour objectif un fort cotie royaliste. Une lourde passerelle fut éjectée du pont afin de former un passage entre le galion et la terre ferme. Un guerrier portant les insignes d’un officier posa en premier les pieds au sol. Son armure cabossée était recouverte de sang et sa longue cape verte déchirée à de multiples endroits. Les brancardiers improvisés pour l’occasion le suivirent de près, portant les nombreux blessés lors de la campagne. Le jeune guerrier enleva son casque, laissant apparaître ses longs cheveux bruns, ses yeux verts et sa barbe naissante. Il s’agenouilla devant une magicienne dont la longue robe verte et les insignes montraient la noblesse. Celle-ci était accompagnée d’un moine dont les cernes laissaient à penser à de nombreuses heures de recherche en matière de potions de vie.
« Ma dame, la campagne est un échec, la résistance que nous avons rencontré lors de notre assaut a été bien plus grande que nous le pensions et je ne ramène aujourd’hui que tristes nouvelles pour les familles et de nombreux blessés. »
Le guerrier ne reçu aucune réponse de sa supérieur, celle-ci semblait perturbée et particulièrement songeuse. L’annonce de la défaite et la perte de nombreux soldats semblaient l’affecter tout particulièrement. Le guerrier voulait faire ses preuves et n’était pas fier de revenir ainsi la tête basse.
« Je vous demande l’autorisation d’affréter un nouveau navire, de préparer de nouvelles troupes et de me relancer à la conquête du fort. »
Il voulait repartir, aller tuer de ses propres mains le baron de la guilde qui détenait ce fort, rien ne comptait plus pour lui.
« Loupiort, il m’est impossible d’accéder à ta requête ! Cet échec nous a prouvé que les royalistes ne nous laisseraient pas prendre la place aussi facilement et nous ne pouvons pas envoyer nos soldats se sacrifier sans avoir un meilleur plan de bataille que le précédent »
« Mais baronne… »
Loupiort fut interrompu par le moine qui était visiblement en accord avec les arguments de la mage.
« Les ordres de Karavel sont sans appel Loupiort, regagne tes quartiers et attend les prochaines instructions ! »
Le père Bebelus s’était lui aussi ouvertement opposé à sa demande et il n’avait d’autre choix que d’accepter ce refus. Il se releva, aboya quelques ordres à l’attention de l’équipage et se mit en direction de son appartement qui se trouvait dans l’aile ouest du manoir de la guilde. Un jeune archer le suivait de prêt tout en saluant les deux nobles avec qui Loupiort venait de discuter.
« Georges, tais toi, je sais d’avance ce que tu vas me dire et je sais que je te répondrais que tu n’es pas un exemple en matière de discipline »
L’archer leva les deux mains en signe d’innocence
« Je dis ça mais je dis rien ! Pourquoi tiens-tu tant à aller faire la peaux à ce baron ? Après tout ce n’est qu’un baron royaliste parmi tant d’autres ! »
Loupiort regarda son ami un regard méchant qui voulait dire mêle toi de ce qui te regarde. Il changea de direction.
« Loupiort, le manoir c’est pas par là ! Karavel et Bebelus t’ont ordonné de rentrer !’
« Rentre seul, je dois aller résoudre une affaire personnelle ! Si jamais on te demande où je suis dit leur que je ne t’ai rien dit et que ça ne te regarde pas, tu es bien capable de ça ! »
L’archer savait où allait son ami, rendre visite aux fantômes du passé. Loupiort marcha de longues heures jusqu'à ce qu’il arrive à un village. De petite taille, il était situé à la limite Ouest du territoire de Eowine, à proximité des frontières royalistes. Le guerrier salua quelques connaissances mais continua son chemin. Il savait où il allait mais semblait perdu dans ses pensés. Ces maisons, ces rues lui rappelaient tant de souvenir. Il s’arrêta à un croisement et s’enfonça dans les méandres de ses souvenirs.
« Héeeeeee Loupiort, je viens d’être admis à l’école de magie de Eowine, tu crois ça ? Je commence bientôt ! »
« Ho ho, monsieur maxime va jouer du bâton et de la baguette ! Ca doit se fêter dignement vieux frère, et si on allait manger un morceau et boire un coup avec Christa ? »
Loupiort se remit en chemin, une larme commençait à couler le long de ses joues. Il s’arrêta devant un petit restaurant de nouilles ambulant et se replongea dans son esprit.
Il était en train de manger un bon bol à coté du fameux maxime.
« Dis Loupiort tu ne voulais pas entrer dans l’école des archers, tu ne visais pas l’école des druides ? » dit-il tout en mangeant
« J’ai laissé tomber, je pense rester au village et aider mon père à la forge. La famille compte par dessus tout mon vieux et puis il y a une personne en particulier qui me retient en notre bon village. »
Le jeune homme parut fortement étonné de la réponse de son ami. En temps normal, ils se disaient tout et ces petites cachotteries le faisaient sourire.
« Ne serait-ce pas une jeune femme qui a omis de venir manger un morceaux avec nous en l’honneur de mon admission ? Tu sais j’ai remarqué que vous vous étiez rapprocher, je me demandais même quand tu allais m’en parler ! vil coquin va. »
« Pour ta gouverne Maxime, elle n’est pas venue car elle avait du travail sur le feux, pas comme nous deux ! Et si je ne t’en avais pas parlé, c’est que je préférais attendre d’être sur et certain. »
Loupiort se souvenait de ce jour comme celui qui avait scellé son destin et celui de son ami. Maxime était entré à l’école des magiciens, il ne revenait au village que rarement, racontant ses efforts, ses progrès, ses échecs. Leur séparation avait renforcé grandement leur amitié et chaque fois qu’ils se retrouvaient c’était sous un jour nouveau, unique.
Loupiort continua son chemin et arriva face à une tour de garde. Il s’assit, dos à l’une des poutres. Il plongea sa tête entre ses genoux avant de se replonger à l’intérieur de ses souvenirs.
Ce jour là, il était de garde, Maxime qui était en congés l’avait rejoint en haut de la tour pour lui raconter à sa grande habitude les nouveautés du royaume et des terres du cartel. Loupiort aperçut au loin de la poussière. Il se saisit de sa longue vue afin de constater que les hommes qui étaient en marche vers le village portaient tous des boucliers ornés de rouge. Loupiort sonna la cloche et se saisit d’une épée. L’ennemi était bien trop nombreux et un simple arc ne suffirait jamais. Maxime descendit avec lui et se saisit de son bâton de mage qu’il avait laissé en bas. Les hommes se rassemblèrent derrière ce qui ressemblait à une barricade improvisée pour ce genre de situation. Le chef du village prononça un discours rapide.
« Les femmes et les enfants sont partis se mettre à l’abri dans la forêt. Comportez-vous en Lycan, combattez avec honneur et fierté. »
Les hommes étaient terrifiés ! Aucun d’entre eux n’avait été entraînés à se battre et même une fois sous leur forme la plus bestiale, ils ne feraient pas le poids face à cette excursion royaliste. Certains d’entre eux prirent la forme d’un immense bipède de 200 kilogrammes de muscles alors que d’autres gardèrent leur forme humaine afin de conserver le contrôle ou prirent simplement leur forme de loup. La bataille s’engagea, les épées, les crocs, les griffes s’entrechoquèrent. Tout n’était que poussière et odeur de sang. Les villageois tombaient les uns après les autres entraînant très souvent avec eux quelques royalistes ; Mais, rien ne semblait pouvoir arrêter cette immense vague rouge. Il n’y avait plus de barricade et rien ne retenait les chevaliers ennemis, tout espoir semblait perdu. Au loin, des archers commencèrent à tirer, enflammant maison, ateliers et tuant au passage les villageois blessés qui tentaient de se retirer. C’était une boucherie et pas même les semblants de drapeaux blancs que levaient certains villageois ne semblait pouvoir l’arrêter. Tout semblait perdu lorsque les moines de la proche chapelle arrivèrent. Ils lancèrent leur nova de feu, brûlant les royalistes qui découragés par cette intervention divines s’enfuirent. Les moines s’affairèrent aux blessés essayant de sauver ceux qui pouvaient l’être. Loupiort chercha son ami du regard et le trouva étendu au sol. Il se précipita vers lui.
« Mon vieux Loupiort, je me suis fait avoir, j’ai juste eu le temps de leur balancer quelques projectiles avant qu’ils n’arrivent au corps à corps. »
Loupiort chercha la blessure afin de tenter d’arrêter le sang de couler. Il la trouva au niveau de l’abdomen.
« Ne parle plus maxime garde tes forces. »
Loupiort appela un moine qui fini par arriver.
« Nous ne pouvons rien pour lui, l’un de ses organes a dû être sévèrement touché, il est condamné ! Je suis désolé. »
Le moine s’en alla vers d’autres personnes afin de tenter de les soigner. Loupiort le regarda partir les larmes aux yeux. Il mit la tête de son ami sur ses genoux et regarda ses yeux doucement se fermer. Sa souffrance ne dura que peut de temps.
Loupiort sortit de ses pensées lorsqu’une jeune femme lui posa la main sur les épaules. De taille moyenne, ses longs cheveux bruns et soyeux tombaient au niveau de sa hanche. Elle regarda Loupiort qui avait les larmes aux yeux.
« Te voila enfin revenu ! Tu avais pourtant promis de venir me voir le plus souvent possible ! »
Loupiort se releva, sécha ses larmes et serra la jeune femme dans ses bras.
« Je n’ai as eu le choix Christa ! j’étais en mission particulière ces derniers temps et entre la préparation et l’action je n’ai même pas eu un instant pour penser à moi. »
« Toujours des excuses à ce que je vois, tu n’as pas changé depuis le jour où tu es entré à l’école des guerriers ! Viens donc à la maison pour manger un morceau ! »
Loupiort suivit Christa sans faire d’histoires. Chemin faisant, ils racontèrent ce qu’ils devenaient. Loupiort lui parla de sa dernière mission et de tout ce que ça avait déclenché en lui. Il lui raconta comment il aurait pu avoir le baron responsable de l’assaut au bout de sa lame. Christa ne fut pas étonnée des mots qu’utilisait Loupiort, ils sentaient à plein nez sa soif de vengeance. La jeune femme lui raconta comment elle était devenue volontaire auprès des moines. En souvenir de leur ami et dans l’espoir de pouvoir aider les guerriers en difficulté, elle avait généreusement proposé son aide pour les soins et le traitement des blessés ou malades.
« Tu as donc rejoint ces chauves notoires ! Ils ne valent pas mieux que les magiciens qui ont appris de vulgaires tours de passe passe à Maxime ! Rien ne vaut une bonne épée ! »
Christa parut consternée par la réponse que lui formula Loupiort.
« Tu devrais penser à ravaler ta haine un jour ! Elle ne te sert strictement à rien. »
« Peut-être, mais en attendant, Maxime serait encore en vie s'il n’avait pas été dans cette école où on ne lui apprenait presque rien d’autre que des tours ridicules ! Il serait peut-être encore en vie si cet idiot de moine avait essayé de le soigner ! S'il avait été guerrier, peut-être serait-il encore là ! La magie et la distance, ça ne sert à rien. »
Loupiort et Christa passèrent la nuit dans les bras l’un de l’autre racontant de vieux souvenirs et parlant en détail de leur nouvelle vie. Christa s’en faisait pour Loupiort et avait rejoint indirectement les moines dans l’espoir de pouvoir avoir plus de nouvelles ou de le croiser de temps en temps sur le champ de batailles. Ce fut touché par les paroles de Christa que Loupiort s’endormit et ce ne fut qu’au petit matin qu’un bruit sourd sur la porte ne le réveilla.
Christa qui était levé depuis un moment alla ouvrir.
« Loupiort c’est pour toi, un moine ! »
Loupiort se demanda bien ce qu’un moine pouvait bien lui vouloir de petit matin. Il n’en connaissait pas beaucoup qui auraient pu le trouver en ces lieux reculés. Kaïlo et Valmar étaient en mission pour la guilde et Gabriel était sûrement encore en train d’épousseter l’atelier du bras droit et mari de la baronne. Il ne restait qu’une possibilité ce qui n’était pas forcément bon signe. Il descendit espérant qu’il n’avait pas raison. Il passa sa main dans ses cheveux ébouriffés espérant se donner une apparence.
« Père Bebelus, je dois avouer que je ne vous attendais pas ici, comment m’avez-vous trouvé ? »
Christa plus polie que son compagnon invita le moine à entrer dans sa maison et lui servit une petite tisane revigorante.
« Tu ne t’imagines même pas tout ce que tu racontes après avoir bu mon cher Loupiort ! Et ton ami Georges n’a pas mis deux secondes à me parler dans les mêmes conditions. Tu as désobéit à Dame Karavel ce qui est un délit ! Mais, mes longues études m’ont révélé la raison qui t’a poussé en ces lieux et je ne pense pas qu’elle t’en voudra longtemps »
« Vous avez enquêté sur moi ? » demanda Loupiort l’air outré
« Personnellement ! La baronne et moi-même étions inquiet quant à tes récentes sautes d’humeur et ta mine fatiguée. J’ai donc cherché ce qui provoquait tout cela depuis que l’on t’avait annoncé nos intentions quant au fort royaliste. »
« La question ne se posera pas plus père Bebelus puisque vous avez refusé que j’y retourne. »
« Nos alliés ont décidé de renouveler l’assaut et ont demandé notre aide. Nous avons bien sur accepté immédiatement. Réunion extraordinaire des officiers et sous officiers de Eowine dans deux jours. D’ici là, libre à toi de faire ce que tu veux. »
Sur ces mots, le père Bebelus termina sa tisane d’un seul trait et se leva afin de partir.
« Pourquoi êtes vous venu en personne mon père ? Je ne suis qu’un humble soldat dont le corps appartient à notre guilde »
« Pour te redonner la foi et la confiance que tu as perdu il y a longtemps, pour te prouver à quel point chacun d’entre vous nous est important. »
Loupiort passa ces deux jours partagé entre Christa et la forge de son père où il donna un coup de main. Le dernier jour, paré d’une nouvelle armure et d’une belle hache, il serra fort Christa contre lui pour lui dire au revoir. Il l’embrassa et lui promit de revenir dès que tout cela serait terminé. Avant de s’en aller vers le manoir, il fit une halte au cimetière, il s’agenouilla devant une dalle sur laquelle était écrite : Maxime Mort en héros en ce triste jour. Loupiort pensa tout haut.
« Maintenant est venu l’heure de te venger. J’ai en quelque sorte réalisé notre rêve en intégrant l’école des officiers d’Eowine, je l’ai fait pour de mauvaises raisons, pour la vengeance mais je l’ai fait ! Au fond de moi, je ne sais pas si je reviendrais alors où que tu sois, je t’en supplie, veille sur celle que j’aime et qui fut ton amie. »
Loupiort se leva et prit la direction.
« Si je réussi à te venger alors nous ne nous reverrons sûrement plus. Peut-être adieux mon ami »
C’est au pas de course que Loupiort s’en retourna au manoir.