Strange Cafouilleur-en-chef *
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| Sujet: Le retour des démons Mer 8 Juin - 18:50 | |
| Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne serait que pure coïncidence, l'auteur ne saurait en être tenu pour responsable. Le retour des démons 1. Un divin conflit En des temps immémoriaux, alors que les dieux n'existaient pas encore, toutes les réalités de toutes les dimensions étaient envahies par les démons, le Valhalla n'existait pas et les mondes, quels qu'ils soient, ne différaient aucunement des dimensions démoniaques dont étaient originaires ces créatures cauchemardesques. Odin se réveilla en sursaut et se remémora ces visions horribles qu'il avait eues dans son sommeil, dans le cas d'un mortel un cauchemar a une signification profonde, lorsqu'il s'agit d'un immortel c'est bien plus grave, surtout lorsque celui-ci est le père des dieux. En fait, dans le cas d'un dieu ce sont presque toujours des visions venant de l'avenir ou du passé. La vision d'Odin concernait d'anciens démons. Ces créatures du passé allaient-elles revenir pour, de nouveau, régner sur toutes les dimensions ? Il ne le permettrait pas, il y mettrait tout son pouvoir, toute sa volonté, mais cela ne serait pas : tant que Odin aurait un souffle de vie les dimensions perdureraient. Cela ne pourrait arriver qu'avec la fin des dieux et des hommes, or Ragnarok n'était point encore arrivé, il le savait, les signes annonciateurs ne s'étaient pas manifestés, donc il vaincrait ces forces maléfiques, à quel prix ? Cela seuls l'avenir et Odin le savaient. Loki riait de bon cœur, et lorsque Loki était de bonne humeur le monde devait trembler. Ce dieu était celui de la tromperie, le mal incarné, fils adoptif d'Odin il remercia celui-ci en déchaînant ses pouvoirs magiques pour semer le mal partout où il passait, nul n'était plus fourbe ni plus machiavélique que lui. Il y a peu il avait trouvé d'anciens textes et n'avait pas été long à les déchiffrer, lesdits textes permettaient d'invoquer d'anciennes et puissantes forces inconnues de tous, sauf peut-être d'Odin. En résumé, Loki avait réveillé les démons d'un ancien et lointain passé dont la puissance était insurmontable, il avait passé un pacte avec eux afin d'accroître sa force ainsi que son influence sur les habitants de toutes les dimensions. Il voulait surpasser Odin, le dieu qui l'avait recueilli. Il commença ses incantations, assis dans un cercle magique, le langage qu'il utilisait était si vieux qu'il était presque oublié de tous, ce langage s'était éteint peu après l'aube de l'écriture, seuls quelques parchemins apportaient la preuve qu'il avait réellement existé, était-ce de la chance ou de la malchance ? Cela dépendait dans quelles mains tombaient ces premiers manuscrits. En l'occurrence toutes les réalités étaient en danger. Soudain, Loki sentit une énergie nouvelle investir son corps, il eut l'impression d'être tout puissant, de pouvoir faire tout ce qu'il désirait, il pouvait jongler avec les dimensions, et y apporter le chaos, il ne manqua pas de le faire. Les démons avaient des hordes de soldats qui attendaient impatiemment que s'ouvre la porte vers d'autres mondes. Simultanément, les portails s'ouvrirent sur une infinité de mondes. Lorsque le cataclysme fut déclenché par Loki, Odin réalisa qu'il devrait utiliser tout son pouvoir pour sauver la totalité des mondes, car il n'y avait pas que les mondes en eux-mêmes qui étaient menacés, mais aussi des réalités alternatives issues des mondes initiaux. l'énergie qu'il devrait utiliser serait colossale. Les mondes tremblèrent, ils manquèrent d'exploser, comme si quelque chose voulait sortir de leurs entrailles, mais autre chose empêchait ladite explosion de se produire : Odin était à l'œuvre. Le spectacle était dantesque, un spectateur extérieur aurait eu l'impression que tout ces mondes avaient le hoquet, le sol bougeait mais se stabilisait presque aussitôt. Odin eut un sourire de satisfaction, il transpirait, il avait utilisé presque toute son énergie, lorsque soudain un monde appelé Alidhan se manifesta en retard sur les autres, le dieu suprême réagit instinctivement, sachant qu'il n'avait plus assez d'énergie pour contrecarrer les effets dévastateurs de la secousse sismique : il pourrait tout au plus les atténuer, ce qu'il s'évertua à faire de son mieux. En Alidhan, les autochtones qui étaient présents dans le corridor de Far virent une faille béante s'ouvrir, royalistes, exilés et cartellois cessèrent immédiatement leurs combats, beaucoup d'entre eux purent réagir à temps et se mettre à l'abri, les autres furent engloutis dans la faille. Ceux qui avaient survécu virent le gouffre se déplacer en direction du sud, les royalistes frissonnèrent : Nedmor était en danger. La faille s'arrêta comme par magie devant les murs de la ville royaliste : Odin avait réussi à faire en sorte de minimiser le nombre de victimes, mais une faille s'était ouverte, ainsi qu'une porte dimensionnelle, cette dernière était trop petite pour que les démons majeurs puissent la traverser. Le pouvoir d'Odin était au plus bas, il devait se reposer afin de se régénérer. Il lança un ordre télépathique à l'adresse de son fils, Thor, le dieu du tonnerre, il fallait qu'il arrête Loki immédiatement. Alidhan était peuplé de fiers combattants, ils n'étaient point démunis, le père des dieux savait qu'ils sauraient repousser les quelques démons qui surgiraient de cette faille, si démons il y avait. 2. Un couple d'enfer Ils étaient trois du « côté Mérulik » de la faille : un de chaque alignement. Le paladin royaliste, Hylas, sauta sur son cheval et se mit à galoper en direction de Nedmor, peut-être pourrait-il aider ses amis si la ville s'effondrait drans cet abîme qui fonçait droit sur eux, les autres, un guerrier exilé et un géomancien cartellois, se remirent rapidement de leur surprise, le guerrier fonça, mais un piège que le géomancien avait posé préalablement le blessa, il essaya tout de même d'avancer son autre pied et fut happé par un autre piège, son sang coulait, il sentait sa vie lui échapper, le géomancien put lire une lueur de surprise dans son regard, une bonne partie de son énergie vitale avait été absorbée, le géomancien ne profita pour lui lancer une boule de feu qui l'acheva. « - Une bonne chose de faite ! »
L'homme semblait content de son exploit, avant d'arriver sur Alidhan il n'était pas aussi violent, mais ce monde changeait ceux qui foulaient son sol en combattants émérites et sans pitié. Pourtant le jeune homme n'avait pas l'air féroce et encore moins capable de tuer : Zethos était âgé de 22 ans, d'une taille de 1 mètre 86, il pesait 80 kilogrammes, autant dire qu'il était entièrement en muscles, les demoiselles le trouvaient attirant, il en usait et abusait, le jeu de la séduction n'avait plus de secret pour lui. Il repensait avec nostalgie à sa dernière conquête, lorsque soudain il entendit une femme crier Il regarda de l'autre côté du précipice et ne vit rien de prime abord, la poussière lui cachait la vue, cependant il put vaguement apercevoir une silhouette, en dirigeant son regard en contre-bas, qui était accrochée à une grosse racine. Rapidement, il alla chercher une liane assez longue et résistante et se téléporta de l'autre côté du précipice, il n'avait pas pour habitude d'utiliser ce pouvoir, mais sur de petites distances il pouvait le faire sans danger, il s'était téléporté assez loin, de peur de tomber dans le gouffre, fort heureusement aucun ennemi ne l'attendait de l'autre côté car ce sort de téléportation vidait à chaque fois ses réserves de mana et le fatiguait énormément. Malgré tout l'urgence de la situation fit affluer l'adrénaline dans ses veines, et il revint en courant au bord du précipice. Il se pencha par dessus le fossé et aperçut une tunique verte, il s'agissait donc d'une femme cartelloise, il cria : « - Bonjour, je me nomme Zethos, et toi quel est ton nom ?
- Mon nom est Ilione, s'il te plaît, sors-moi de là !
- Vos désirs sont des ordres ! »
En disant cela, il partit accrocher sa liane à une solide souche d'arbre, puis il la lança en direction d'Ilione. Une fois arrivée sur la terre ferme, celle-ci le remercia :
« - J'ai bien cru que j'allais y passer », dit-elle en reprenant son souffle, tandis que Zethos avait le sien coupé par cette apparition. Il ne pouvait s'empêcher de l'admirer, Ilione sourit :
«- Vous, les hommes vous êtes tous les mêmes ! - Si tu veux dire par là que nous apprécions la beauté, je plaide coupable ». En disant cela, il posait des pièges afin de ne pas être surpris par des ennemis, mais aussi pour se donner une contenance, il savait qu'il était impoli de dévisager autrui de la sorte, pourtant lorsqu'il eut terminé son regard fut attiré par la jeune fille comme la limaille de fer l'est par un aimant.Il regardait la jeune prêtresse avec beaucoup d'insistance, elle était magnifique, comme toutes les elfes. Tout en elle respirait la grâce et la beauté, depuis les traits fins de son visage jusqu'à sa peau diaphane qui contrastait avec ses cheveux noirs de jais, quant à ses yeux ils étaient d'un éclatant vert émeraude qui était assorti à celui de ses vêtements de chevalier de Zélandra. Lesdits vêtements moulaient un corps parfait, Zethos se sentait tomber sous le charme de la demoiselle. « - Je n'ai jamais vu de femme aussi belle », pensa-t-il. Gênée d'être dévisagée de la sorte, même si elle trouvait cela flatteur venant d'un homme aussi séduisant, elle le fit revenir sur terre en brisant ce silence pesant : « - A ton avis, que s'est-il passé ? » Il eut un instant de flottement, comme si on l'avait arraché à un rêve agréable. Il allait lui répondre qu'il n'en savait rien lorsque des créatures cauchemardesques surgirent de la faille. 3. Hylas à la défense de Nedmor Le paladin fonçait à bride abattue, ne laissant aucun répit à son cheval. Fort heureusement, les ennemis ne s'étaient pas opposés à son départ, trop occupés qu'ils étaient à se battre, cela l'arrangeait car il ne voulait pas perdre de temps. Sa ville natale était en danger, il fallait qu'il fasse quelque chose, même si dans le cas présent il ne pouvait rien faire du tout contre les forces que la Nature déchaînait. Mais son pouvoir de guérison serait utile et apprécié. Arrivant devant Nedmor il s'arrêta, pétrifié de stupeur : la faille s'était arrêtée devant la ville comme par magie, ce miracle le persuada de la légitimité de son Roi : les dieux étaient avec lui, cela était évident, sinon la ville aurait été engloutie. Il entra dans la ville, les gens étaient plus choqués que blessés, certains avaient vu les gardes ainsi que les sentinelles des murailles subir une mort atroce, mais tous étaient sains et saufs. Hylas fonça chez lui, afin de retrouver ses parents, sa femme et ses enfants. Il entra comme un fou, manquant d'arracher la porte de ses gonds, sa femme poussa un cri de stupeur. « Ne crains rien Eris », la rassura-t-il, « où sont mes parents et nos enfants ?
- Juste à côté, dans la salle à manger, nous avons pensé qu'il était plus sage de tous nous réfugier au rez-de-chaussée en attendant que la terre cesse de trembler », puis voyant son interrogation muette, elle ajouta : « nous sommes tous sains et saufs, nous n'avons aucune égratignure » Il alla voir ses parents dans la salle à manger, ils étaient effrayés, mais nullement blessés, il les prit dans ses bras pour les rassurer. Puis il se tourna vers Bes et Boa, ses deux fils, respectivement âgés de 5 et 7 ans :
- Oui Papa ! », répondirent-il en chœur.
« - Parfait, alors je veux que mes deux petits guerriers restent ici pour protéger leur mère »
Il avait dit ceci en leur faisant un clin d'œil, il avait développé une grande complicité avec ses deux garçons.
« - Tu peux compter sur nous papa ! »
Il retourna voir sa femme avec un petit sourire aux lèvres. Le sentiment de peur qui le tenaillait lorsqu'il pensait au sort des siens avait disparu. Il remercia Eris :
« - Tu as magnifiquement su gérer la situation, tu es la femme que tout homme rêve d'avoir à ses côtés ». Sur ces paroles il l'embrassa fougueusement, ce débordement d'affection fut la preuve pour Eris qu'il avait été terriblement inquiet, car il n'était habituellement pas si démonstratif.
« - Nous aussi nous sommes inquiétés pour toi, nous ignorions où tu étais lorsque cela a commencé
- J'étais aux première loges, j'ai tout vu, le sol s'est soudainement ouvert, sans signe annonciateur, comme si quelque géant voulait sortir de sous terre, heureusement il n'en a rien été.
- Tu es sûr ? Cela ne peut être un phénomène naturel, tu viens de me dire que cela fut soudain.
- Dans ce cas, l'autre possibilité ne laisse place qu'à la magie.
- Tu penses à la magie noire ? ».
Eris acquiesça en silence, elle savait de quoi elle parlait car elle était une magicienne émérite. Hylas resta silencieux : si la magie était à l'origine de tout cela, ils étaient peut-être encore en danger. Eris, après 20 ans en couple, devinait facilement les pensées de son mari, non parce qu'elle était télépathe, mais plutôt parce qu'elle le connaissait depuis assez longtemps pour connaître ses réactions, savoir déchiffrer ses expressions, en résumé ils étaient un vrai couple et en tant que tel se connaissaient par cœur.
« - Va là où on a besoin de toi », lui dit-elle, puis elle ajouta : « ton devoir de paladin t'appelle ». Hylas regarda sa femme avec tendresse, elle était si compréhensive et intuitive, il ne l'en aimait que plus encore. Avant de partir, il lança un « Je t'aime ! » à l'adresse d'Eris, elle eut un sourire, son homme n'était pas seulement courageux, mais il était dévoué à sa famille autant qu'à sa patrie. Elle lui envoya un petit baiser alors qu'il s'éloignait vers la bataille. En chemin, Hylas recruta tous les combattants valides, qu'ils soient guerriers, mages, moines ou archers. Il n'y avait que peu, voire pas du tout, de renaissants, il semblait être le seul, mais il ferait ce qu'il pourrait avec cette armée improvisée. Très rapidement il leur dressa un bilan des derniers événements passés et leur fit part de son inquiétude au sujet de ce qui risquait de se produire. Chacun avait un air grave, l'heure n'était plus aux frivolités : ils allaient devoir se battre jusqu'à la mort, et même après, le passage chez Raymond étant devenu une étape obligée dans un pays où la guerre et la violence étaient omniprésentes. Hylas ressortit pour regarder de nouveau la faille qui béait, lorsque des monstres en sortirent, il se mit à hurler : « Aux armes ! On nous attaque ! ». Avec une agilité que sa lourde armure n'aurait jamais laissé supposer, il sauta de cheval et fonça dans la mêlée, rapidement sa petite armée vint lui prêter main forte ; si ces suppôts des enfers voulaient Nedmor, il faudrait qu'ils combattent pour cela ! Hylas se demanda d'où pouvaient bien venir ces démons, il n'avait jamais entendu parler de telles créatures de toute sa vie. Il faudrait qu'il demande conseil aux anciens, leurs connaissances étaient tellement étendues qu'il s'était toujours demandé s'il serait un jour aussi érudit qu'eux. Alors que ces pensées se bousculaient dans sa tête, il continua à frapper, abattant les créatures une à une. Ses amis, eux aussi, faisaient merveille, chacun de leur coup semblait être mortel. « Pas mal pour une bande de débutants », pensa le paladin 4. Zethos et Ilione secourus par le Cartel Zethos avait préalablement installé des pièges afin de ne pas être surpris par l'ennemi, mais il avait volontairement omis le côté tourné vers la faille, croyant qu'aucun ennemi ne pourrait surgir de là, quelle ne fut pas sa surprise lorsque justement les démons attaquèrent ! Il se reprit très vite et cria : « Ilione ! Saute au-dessus des pièges ! », il regarda la jeune prêtresse se mettre à couvert, attendant qu'elle soit en sécurité pour faire de même, il réussit à esquiver plusieurs coups, mais les démons s'étaient trop rapprochés, et lorsqu'il se décida à sauter à l'abri, il fut frappé sans ménagement en plein vol ce qui dévia sa trajectoire, afin de passer par-dessus les pièges mortels Zethos devait se propulser plus loin, c'est pourquoi il lança une puissante boule de feu, celle-ci eut un double effet, carbonisant trois monstres qui se trouvaient beaucoup trop près, mais aussi l'envoyant à l'abri. Il tomba sur le coccyx, et se releva très vite, car ses pièges ne tueraient qu'un nombre limité de créatures, il devait poser une autre ligne de défense. Il posa les derniers pièges qu'il avait en sa possession et se prépara au combat.
« - Je n'ai plus de pièges », annonça-t-il à la jeune prêtresse.
« - Bien, et que fera-t-on lorsque les créatures les auront tous épuisés ? », demanda-t-elle, anxieuse, craignant sa réponse.
« - On se battra jusqu'à la mort,
- Génial, tu as d'autres bonnes nouvelles comme celle-ci ?
- Non, je viens d'épuiser le stock »
Il se tourna vers Ilione, elle avait le visage grave de quelqu'un qui se prépare au combat, mais il pouvait y distinguer un léger sourire, était-elle heureuse d'en découdre ? Certainement, c'était une vraie combattante. Même si ces pensées durèrent seulement une fraction de seconde, ce fut encore trop, il lui fallait se préparer à la bataille, car le premier démon réussit à passer, il lança sa boule de feu qui acheva la monstruosité qui s'avançait.
« - Mais d'où viennent-ils ? », demanda Ilione,
« - De la faille », répondit Zethos.
Cela ressemblait à une boutade, mais la vérité était que le jeune géomancien n'avait pas eu le temps d'y penser sérieusement.
« - J'ai vu, merci du renseignement », le railla-t-elle.
Le géomancien ne put s'empêcher de penser que cette elfe avait toutes les qualités, dont le sens de l'humour. Il sourit, la jeune elfe le vit et se demanda s'il ne commençait pas à perdre la raison.[/size]
« - Si on s'en sort vivants je t'invite à diner ! », cria le géomancien afin de couvrir le bruit de la bataille.
« - Chiche, mais je te préviens que je suis très exigeante sur la qualité de la nourriture ! », lui répondit la jeune elfe sur le même ton.
Le mana commençait à leur manquer, la fatigue gagnait leurs muscles, ils étaient blessés et la situation semblait désespérée lorsqu'ils virent une flèche abattre un monstre, ils tournèrent la tête et aperçurent un bataillon de soldats de Zélandra qui avançait vers eux pour leur prêter main forte : ils se sentirent soulagés, mais ne baissèrent pas leur garde pour autant, la bataille n'était pas terminée, loin de là. Le chef de l'escadron lança des potions de mana à Ilione qui commençait à en manquer, car elle dépendait beaucoup du mana, comme toutes les classes magiques, et son pouvoir curatif était mis à rude épreuve, elle le remercia d'un signe de tête, en donna la moitié à Zethos dont les réserves commençaient, elles aussi, à s'épuiser. Ils burent tout de suite afin de régénérer une bonne partie de leurs réserves. Et le combat repartit de plus belle, Zethos et Ilione étant cette fois soutenus par une petite armée, ce qui leur rendit une vigueur nouvelle, les guerriers s'étaient lancés dans la bataille, les archers avaient formé deux rangs qui tiraient alternativement leurs flèches, quant aux mages ils lançaient sorts sur sorts. Mais les créatures continuaient à arriver, toujours aussi nombreuses, comme si leur nombre était infini. 5. Un troisième front se crée ! Zethos, Ilione et leur compagnons se battaient depuis des heures, lorsque soudain le débit des monstres diminua, Gordios, l'archer de la troupe cartelloise qui avait la vue la plus perçante, vit de quoi il retournait :
« - Il y a des exilés du côté « Mérulik » de la faille ! »
Zethos pensa qu'ils s'agissait d'une patrouille attirée par le séisme qu'avait généré la création de la faille. Ils se battaient depuis si longtemps qu'un peu d'aide n'était pas de refus, même de la part de personnes qui, en temps normal, étaient leurs ennemis jurés. Il exprima sa pensée à haute voix :
« - Heureux de voir que ces bestioles ne font aucune différence entre les alignements ! ».
En disant cela il eut un petit sourire qui se dessina sur son visage : il détestait les non-cartellois, cependant il fut conscient que s'ils voulaient vaincre ces rejetons des enfers il faudrait peut-être unir les forces des trois alignements, rien que cette pensée lui fit avoir une moue de dégoût. Ilione vit le changement d'expression du jeune , elle avait eu la même pensée et voulut le rassurer :
« - Je sais, on devra peut-être pactiser avec le diable, mais ce ne sera que temporaire »
Le jeune géomancien ne put s'empêcher de penser qu'elle lisait en lui comme dans un livre ouvert, ce qui le rendait admiratif et l'agaçait à la fois. Il se dit qu'il devrait être un peu plus maître de ses émotions, c'est d'ailleurs ce que son maître, Neferteus, lui reprochait, le vieux sage, doyen des mages du Cartel avait toujours raison, ce qui était quelque peu énervant, il possédait une telle expérience que Zethos avait toujours l'impression d'être un novice, même maintenant alors qu'il était largement aguerri. L'arrivée de cette troupe d'exilés allait changer les choses, ils pourraient respirer et auraient peut-être même plus de facilité à se débarrasser de la horde de démons qui fondait sur eux. Les exilés avaient été attirés par le bruit, lorsqu'ils s'aperçurent de ce qui se passait leur première réaction fut d'essayer de faire demi-tour, mais il était trop tard, les créatures les avaient déjà vus, en s'apercevant de cela, Phtah, le commandant de la petite troupe hurla un ordre :
« - Pied à terre et prenez vos armes ! Nous allons être attaqués ! »
Ils réagirent tous comme un seul homme, les guerriers se préparèrent au combat au corps-à-corps, les mages et moines se placèrent derrière eux alors que les archers étaient en retrait, prêts à décocher leurs flèches. Phtah attendit que tout le monde fut prêt et lança son ordre :
Les archers décochèrent leurs traits qui firent des ravages dans les rangs ennemis, les boules de feu et projectiles magiques des mages faisaient eux aussi merveille, les moines combattants usaient de leurs novas, décimant nombre d'ennemis alors que les moines soigneurs réparaient les blessures infligées aux combattants. Puis, comme par magie, les troupes démoniaques se retirèrent au petit matin, la bataille avait duré plus de 12 heures, du côté des Cartellois il y avait eu, sur la petite troupe de douze hommes, trois blessés, quant aux exilés, du fait qu'ils étaient arrivés bien plus tard, ils n'avaient eu qu'un blessé. A Far comme à Nedmor les ennemis opérèrent un repli stratégique mais rien ne prouvait qu'ils ne reviendraient pas un jour, il fallait fermer cette porte ouverte sur une dimension démoniaque une fois pour toutes. 6. Le châtiment de Loki Loki s'amusait, il regardait ces fragiles créatures combattre contre son armée de fantassins démoniaques. Il ne pouvait s'empêcher d'admirer ces mortels, ils étaient intrépides, leur courage frisait la folie, car ils semblaient ne pas s'apercevoir que l'ennemi était très supérieur en nombre, ou alors ils s'en étaient aperçus et ne voulaient pas céder un pouce de terrain, sans doute par peur de ce qui pourrait arriver s'ils perdaient cette bataille.
« - Ils ne peuvent pas gagner cette guerre, les démons envahiront cette dimension, ensuite ils s'en serviront comme base de départ pour annexer les autres, mon plan est infaillible, je régnerai sans partage sur tous les mondes car je possède un contrôle total sur cette horde ! »
Loki adorait monologuer, il ne se doutait pas que son demi-frère, envoyé par leur père, avait tout entendu. Loki ne s'en aperçut que lorsque Thor ouvrit la porte en grand, furieux.
« - Tiens, mon cher demi-frère, qu'est-ce qui me vaut cet honneur ?
- Notre père m'a chargé de te ramener et de t'infliger ton juste châtiment, Loki !
- Essaie donc de me terrasser ! Mon pouvoir magique s'est décuplé depuis notre dernier affrontement !
- Il en va de même de ma force, rends-toi car tu n'as aucune chance !
En disant ce dernier mot, Loki lança un sortilège qui fonça droit sur Thor, le dieu de la foudre le bloqua avec son fidèle marteau, Mjölnir, mais sa puissance était telle qu'il recula de deux pas. Loki, galvanisé par cette vision de Thor qui était repoussé par ses coups, lança une décharge d'énergie magique pure, cela arracha son marteau des mains de Thor qui fut surpris par la puissance du coup, Loki recommença avant que son demi-frère n'eut le temps de ramasser Mjölnir ou encore de l'invoquer pour qu'il revienne dans sa main. Thor était dépassé par la soudaine puissance du dieu du mal. En voyant la nouvelle décharge d'énergie qui fonçait sur lui, il comprit qu'il n'avait plus qu'une seule solution : il bloqua le rayon à mains nues, il banda ses muscles, fit appel à toute sa force et réussit à accomplir cet exploit. Lentement il avança vers Loki qui essaya encore de frapper grâce à un autre sortilège : il n'en eut pas le temps car soudainement Thor s'était rué sur lui et lui asséna un coup de poing qui l'assomma. Après avoir ramassé Mjölnir, Thor jeta Loki sur son épaule et l'emmena vers la chambre royale où Odin les attendait afin d'exécuter la sentence. Une fois arrivé, Thor frappa à la porte, une voix tonitruante lui ordonna d'entrer, Thor s'exécuta, il déposa Loki sur un canapé puis, se tourna vers son père, mit un genou à terre et s'adressa à lui en ces termes :
« - Vos ordres ont été exécutés O mon père, je vous amène Loki le fourbe »
Odin jeta un coup d'œil sur le corps pantelant qui gisait sur son canapé :
« - Je vois qu'il ne s'est point laissé faire, il a sans doute eu peur de mon juste courroux, et avec raison ! »
Le père des dieux attendit que son fils adoptif se réveille, cela ne fut pas long, Thor avait retenu son coup.
« - Père ! Si j'avais su que vous vouliez me voir je serais venu, il était inutile d'envoyer mon frère m'agresser dans ma propre demeure »
La voix d'Odin tonna :
« - Silence !!! Je n'ai pas à justifier mes actes face à un individu aussi abject ! Tu as mis en péril toutes les réalités de toutes les dimensions ! Tu n'est pas digne de siéger en Asgard ! Je t'enlève tous tes pouvoirs et t'envoie en Alidhan où tu vivras comme un mortel ! »
Loki essaya d'ouvrir la bouche afin de se défendre :
« - Tout ce que tu pourrais me dire ne serait que mensonges de ta part, je t'enjoins donc de rester muet ! »
Sur ces dernières paroles, Odin lança un puissant sortilège qui dépouilla Loki de ses pouvoir divins et le téléporta en Alidhan, près de la faille de Far, là où Zethos et Ilione se trouvaient. 7. Le grimoire des Anciens Retirer à Loki ses pouvoirs divins arrêta momentanément l'attaque sur Alidhan étant donné que son contrôle sur les créatures avait disparu, mais le dieu du mal déchu savait que l'invasion reprendrait bientôt, et il ne pourrait rien faire pour la stopper, c'est pourquoi il poussa un cri d'effroi lorsqu'il comprit qu'Odin avait l'intention de l'envoyer dans la dimension qu'il avait mise en péril. C'était la fameuse histoire de l'arroseur arrosé. Loki fut téléporté juste sous le nez du géomancien et de la jeune prêtresse, lesquels ne purent cacher leur surprise de le voir arriver. Leurs compagnons cartellois avaient aussi assisté à la scène, certains d'entre eux se frottèrent les yeux, croyant rêver, pensant que la fatigue était la cause de cette : vision. Mais il n'en était rien. Zethos fut le premier à se reprendre, il interrogea l'inconnu :
« - Qui es-tu et d'où viens-tu ? »
Loki resta un instant sans réponse, mais le dieu du mensonge qu'il était sut improviser :
« - Mon nom est Lupercus, je suis un mage cartellois auquel on a volé ses pouvoirs avant de me téléporter ici »
Zethos réagit aussitôt :
- C'est normal, je suis un solitaire »
Zethos jaugea Lupercus du regard en prenant son temps, il était inutile de parler, son attitude montrait que le nouveau venu était suspect à ses yeux. Son aura était inhabituelle, Zethos n'avait jamais rencontré cela par le passé, comme si cet individu n'était pas ce qu'il prétendait être.
« - C'est comme s'il n'était pas humain », pensa le jeune géomancien.
Lupercus s'aperçut que Zethos n'était pas dupe, il le prit par le bras en l'emmenant dans un coin, pour lui parler entre hommes.
« - Ecoute, je vois bien que tu ne me fais pas confiance, mais j'ai un moyen de mettre Alidhan à l'abri de ces monstres, j'ai entendu parler d'un grimoire : Le grimoire des Anciens.
- Dans ce grimoire se trouvent de puissantes formules, dont une qui ferme les portails ouverts entre les dimensions.
- C'est bien ce que je pensais, ces créatures ne viennent pas de notre monde.
- En effet, elles viennent d'une dimension démoniaque.
- Comment sais-tu tout cela ?
- Lorsque j'étais encore un mage j'avais des connaissances très étendues et le pouvoir qui allait avec, on m'a volé mon pouvoir, mais je n'ai pas oublié le reste.
- Admettons. Où se trouve ce grimoire ?
- Il est à Nedmor, dans la bibliothèque royale. »
La réponse de Lupercus eut l'effet d'un coup de massue sur Zethos, il lui faudrait aller en territoire ennemi, mais avant il devait demander conseil à son Maître : Neferteus. Le jeune géomancien se tourna vers Ouranos, commandant de la petite armée cartelloise :
« - Il va nous falloir aller à Far pour panser nos blessures, ensuite nous irons à Nedmor
- Oui, il nous faut trouver un vieux grimoire dans la bibliothèque des royalistes.
- Vous êtes sûr que vous pourrez le trouver ? La bibliothèque de Nedmor est immense !
- C'est pourquoi je vais demander conseil à Neferteus lorsque nous serons dans la forteresse de Far
- Très bien, je n'aimerais pas faire ce voyage pour rien. Et comment allons-nous persuader les royalistes de nous laisser entrer ? Faudra-t-il se battre ? »
Zethos espérait que non et qu'il pourrait raisonner les royalistes. Le jeune homme n'était pas un lâche, mais le temps pressait, il eut une idée, mais il lui faudrait se faire violence et pactiser avec l'ennemi qu'il haïssait par-dessus tout, il pensa qu'il était en train de mûrir, il ne se laissait plus guider par ses émotions, mais par sa raison, son maître serait fier de lui. 8. Le Pacte de Non-Agression « - Un instant, je vais aller voir les s de l'autre côté », dit-il au commandant, puis il se téléporta. Son arrivée impromptue prit les s de court, les soldats portèrent la main à leur glaive, les mages préparèrent leurs plus puissants sortilèges, quant il les tranquillisa : « - Je viens en paix », dit-il aux exilés qui semblaient déjà prêts à l'abattre, ajoutant : « Je désirerais votre aide ». Phtah eut un sourire, puis répondit : « - J'ai vu ce qu'il s'est passé ici et cela me semble d'origine surnaturelle, en tant que guerrier je ne connais pas très bien les arcanes de la magie, pourrais-tu m'expliquer petit homme ? Ensuite, je déciderai si oui ou non nous t'aiderons » Zethos dit tout ce qu'il savait du phénomène, il parla de Lupercus qui lui avait confirmé ce qu'il avait subodoré : ces monstres venaient d'une autre dimension. Puis il leur parla du grimoire chez les royalistes, ainsi que des puissantes formules qui s'y trouvaient. « - As-tu confiance en ce Lupercus ? », c'était un des mages exilés qui avait parlé, il avait certainement senti la méfiance de Zethos envers le mage déchu à travers ses paroles. « - Non, pas entièrement, je pensais connaître tous les mages du Cartel, mais celui-ci est nouveau, comme s'il avait surgi de nulle part, je n'ai même jamais entendu son nom, de plus son aura est bizarre, j'ai une curieuse sensation lorsque je le regarde : comme s'il n'était pas né sur Alidhan, mais cela ne veut pas dire que son histoire concernant le Grimoire des Anciens est fausse, d'ailleurs je compte me la faire confirmer par mon Maître : Neferteus, par chance il est dans la forteresse de Far, non loin d'ici. Phtah réfléchit longuement. Zethos pensa que le fait qu'il prenne le temps de la réflexion était de bonne augure. « - Il faudra convenir d'un pacte de non-agression à partir de ce moment et jusqu'à une heure après que nous ayons sauvé Alidhan, et ce afin de nous permettre de retourner tranquillement chez nous. Nous aimerions aussi panser nos blessures dans votre forteresse. - Ce sont des conditions raisonnables », répondit Zethos. Des arbres furent abattus et un pont de fortune fut jeté par-dessus le précipice. « - Laissez-moi passer le premier, il faut que je mette mes amis au courant de notre pacte » Phtah acquiesça. Zethos traversa, il expliqua aux autres les conditions énoncées par le commandant des s, Ouranos en tomba d'accord et les exilés purent chevaucher côte-à-côte avec les cartellois. Aucun incident ne se produisit, les soldats étaient très disciplinés et obéirent à leurs chefs respectifs, quant aux commandants ils avaient eu l'intelligence de reconnaître qu'ils avaient besoin l'un de l'autre. 9. La forteresse de Far Le commandant cartellois arrêta la petite troupe puis s'avança tout seul dans la forteresse, il expliqua la situation au commandant de celle-ci, Chronos, lequel grogna son assentiment plus qu'il ne le dit intelligiblement, ladite situation ne lui plaisait qu'à moitié, il tiendrait les exilés à l'œil. Ouranos fit signe à tout le monde qu'ils pouvaient entrer. Les blessés des deux alignements furent soignés par des moines. Pendant ce temps Ouranos et Phtah mettaient au point un plan afin de voir quel était le meilleur moyen d'accomplir leur mission, ils discutaient stratégie à bâtons rompus. Pendant ce temps Zethos avait emmené Lupercus afin de le présenter à son maître : Neferteus. Le vieux sage s'aperçut aussitôt que Lupercus n'était pas d'Alidhan, mais il ne cilla même pas. Il écouta l'histoire de Zethos. Lorsque le jeune géomancien eut terminé il prit la parole :
« - En effet, il y a un grimoire avec des formules très puissantes dans la bibliothèque de Nedmor, elles sont si puissantes qu'aucun mage ne peut les maîtriser seul, pour cela il faudra réunir des personnes issues de classes magiques, une douzaine d'entre eux devrait suffire pour créer le cercle, ensuite tu devras canaliser le pouvoir qu'ils t'enverront pour l'envoyer vers la faille, et ce en prononçant la formule magique, attention, ne garde pas tout ce mana trop longtemps en toi, ça pourrait te tuer »
Zethos avait écouté son mentor avec attention. Il risquait d'en mourir, mais il se devait de protéger Alidhan.
« - Je vous remercie pour vos renseignements, Maître »
Neferteus hocha la tête comme pour donner sa bénédiction à celui qu'il considérait comme son meilleur élève, Zethos était comme un fils pour le vieil homme, c'est pourquoi il avait le cœur lourd en le renvoyant affronter ce qui, sans aucun doute, était un des plus grands dangers que le vieux héros n'avait jamais connu. Mais il y avait toujours un moment où le mentor devait laisser son disciple voler de ses propres ailes, affronter les épreuves que lui imposait la vie, même si cela coûtait beaucoup au vieil homme.
« - Zethos, le pouvoir latent de Lupercus est infini, fais bien attention
- Je suivrai votre conseil, Maître »
L'échange télépathique entre les deux hommes avait duré une fraction de seconde, Lupercus ne s'aperçut donc de rien.
« - Lupercus, viens on y va ».
Le jeune homme n'avait pas l'intention de laisser Lupercus seul, il préférait garder un œil sur lui. Arrivé dans la cour de la forteresse, Zethos rencontra Ilione, elle avait aidé les moines et prêtres à soigner les blessés, ces derniers étaient prêts pour le second round.
« - J'ai voulu me rendre utile en t'attendant », dit-elle en souriant.
« - Tu as eu raison, ton pouvoir curatif est très puissant, je le sais pour en avoir profité ».
Ouranos n'était pas loin, lorsqu'il vit Zethos, il l'interpella :
« - Zethos ! Tu as eu tes renseignements ?
- En effet, il va falloir réunir pas moins de 12 mages possédant une grande maîtrise.
- Non, moi je serai le réceptacle du pouvoir de ces mages.
- Il y a quatre personnes issues de classes magiques dans la troupe exilée, quatre autres parmi mes hommes, si on compte Ilione ça nous fait neuf, il en manque trois.
- On verra sur place, il faudra bien faire avec ce qu'on a »
Zethos était quand même sceptique, mais s'abstint de le montrer au commandant. 10. La bibliothèque de Nedmor Le voyage vers Nedmor fut très court, en chemin ils trouvèrent leur pont de fortune consolidé, un passeur faisait payer les voyageurs, mal lui en prit lorsqu'il demanda à Ouranos des pièces d'or :
« - Soit tu t'écartes, soit nous te passons sur le corps ! »
Le passeur préféra oublier les pièces d'or qu'il réclamait, il laissa passer les soldats. Le voyage jusqu'à Nedmor se passa sans heurt, et fut plus rapide que prévu. C'est à cet instant que les démons surgirent de nouveau : ils avaient retrouvé la sortie. Ils virent des royalistes qui se battaient devant Nedmor, l'un d'eux était un paladin, il faisait merveille, cet homme était, sans nul doute, un grand combattant. Ouranos et Phtah, leurs hommes à leur suite, chargèrent les créatures contre lesquelles il se battait. Hylas fut surpris pendant un moment, il crut avoir la berlue : des cartellois et des exilés s'approchaient de lui pour venir combattre avec des royalistes. Zethos décida de communiquer avec le paladin. Pendant que les autres combattaient les démons il lui incombait de récupérer le grimoire des anciens :
« - Bonjour, je m'appelle Zethos, je viens en paix, je désire refermer le portail dimensionnel qui est cause de notre malheur, il faut à tout prix que je récupère un grimoire dans la bibliothèque de Nedmor, mais vous comprendrez qu'en tant que Cartellois je ne serai pas accueilli à bras ouverts, c'est pourquoi j'ai besoin de votre aide, j'ai aussi besoin de trois mages aguerris ».
En lui parlant le géomancien avait calciné trois monstres, montrant ainsi sa maîtrise technique, le paladin décapita une créature et répondit :
« - Je vais te donner ce que tu veux », puis il appela un mage : « Cecrops ! »
Celui qu'il avait hélé se retourna et lui demanda ce qu'il voulait, Hylas lui expliqua qu'il devrait le guider vers la bibliothèque. Cecrops, d'abord surpris, obtempéra.
« - J'aurai aussi besoin de l'aide de trois mages royalistes, sinon nous ne sommes pas assez nombreux pour exorciser cette faille
- Je connais deux autres mages, ils maîtrisent bien leur art »
Zethos opina du chef, ce serait parfait. Ils partirent vers Nedmor, tout d'abord réticents les nouveaux gardes acceptèrent de le laisser passer lorsqu'ils virent Cecrops, une fois entrés, même si les royalistes regardaient Zethos avec méfiance, aucun d'entre eux n'essaya de l'agresser en voyant qu'un mage royaliste se portait garant pour lui. Enfin, ils arrivèrent à la bibliothèque, ils entrèrent, et c'est alors qu'on entendit Zethos s'écrier :
« - Mais c'est immense ! »
Cecrops sourit, cette bibliothèque était l'orgueil de Nedmor, elle était riche en nombreux parchemins.
« - Le quartier de la magie est par ici, les plus anciens parchemins se trouvent au fond, viens ».
Zethos suivit Cecrops, cela leur prit presque une heure, mais aidés du bibliothécaire de Nedmor, un homme d'un certain âge qui avait connu personnellement le bon roi Mandural, ils finirent par trouver le grimoire des anciens. Sur le chemin du retour, ils trouvèrent des renforts en la personne de cinq mages royalistes, plus qu'il ne leur en fallait. Zethos pensa qu'ainsi Ilione pourrait utiliser son pouvoir curatif pour aider les combattants. 11. Le combat final Lorsqu'ils sortirent le combat faisait toujours rage, on pouvait voir des ennemis jurés se liguer contre un fléau qui dépassait toutes leurs querelles, cela émut notre héros, mais il revint à la réalité et ordonna aux mages de former un cercle, il serait au centre :
« -Canalisez votre pouvoir vers moi, je ferai le reste ! »
Les mages firent ce qu'il leur ordonnait, Une énergie émana d'eux, une sorte d'onde lumineuse multicolore dans laquelle baigna le géomancien. Zethos attendit que le flot d'énergie soit continu, puis il prononça les mots magiques dans une langue oubliée de tous sauf des seuls initiés, rapidement il se mit à transpirer car c'était dur autant physiquement que mentalement, la tension était insoutenable, mais il devait tenir bon. Dans un effort surhumain il se concentra afin de projeter toute cette énergie vers le ciel, puis il la guida vers la faille. Le portail dimensionnel fut submergé, cette surcharge d'énergie le fit s'écrouler fermant ainsi le passage. Zethos, fourbu, s'écroula au milieu du cercle qu'avaient formé les mages.
C'était Ilione qui avait poussé ce cri en le voyant s'évanouir, elle se précipita vers lui et lui administra des soins afin de le ranimer, elle lui fit aussi boire des potions. Zethos ouvrit les yeux et vit la jeune prêtresse, son beau visage avait une expression de peur, la peur de le perdre à tout jamais alors qu'ils ne se connaissaient que depuis peu. Il lui sourit tendrement.
« - Ne me fais plus jamais une peur pareille, sinon je te jure que je me vengerai »
Son expression de joie démentait ses paroles. Zethos mit une main derrière la nuque d'Ilione et l'attira à lui, leur baiser fut tendre et passionné, et il en appellerait d'autres, mais comme toujours Ilione se montra plus pragmatique que le jeune géomancien.
« - Moi aussi j'en ai terriblement envie, mais ce n'est ni le moment ni l'endroit
– Tu as raison », convint-il.»
Il essaya de se remettre sur ses pieds, avec peu de succès, ses jambes ne le soutenaient plus, la fatigue l'avait terrassé. C'est alors qu'Ouranos et Phtah s'avancèrent vers lui, ils le soutinrent, puis le soulevèrent, il se retrouva assis sur leurs épaules lorsqu'il entendit Hylas applaudir et crier :
« - Pour Zethos ! Hip, hip, hip, hourra !!! »
Les applaudissements et les paroles de Hylas enfllèrent car la foule, qu'ils soient royalistes, exilés ou cartellois, l'imita. Lorsqu'il vit que tous l'acclamaient, il rougit, le jeune géomancien était quelqu'un de simple et pudique, il n'avait jamais été le centre de toutes les attentions comme aujourd'hui. Tous l'applaudissaient comme un héros car il avait réussi, sa maîtrise de la magie n'était plus à remettre en cause, toutes les classes magiques le saluèrent avec déférence, même les autres classes le saluèrent comme un combattant hors pair. Flatté, Zethos sourit :
« - Merci mes amis, mais n'oubliez pas que c'est surtout un travail d'équipe, seul je n'aurais rien pu faire ».
Soudain il chercha Lupercus, mais ne le vit pas, qu'était-il advenu de lui ? Peut-être leurs chemins se croiseraient-ils de nouveau un jour, alors il aurait certainement des réponses à ses questions concernant la véritable identité de ce mystérieux individu. [size=16]12. Epilogue Zethos ramena le grimoire des anciens intact au vieux bibliothécaire qui fut heureux de retrouver son trésor. Cartellois, royalistes et exilés finirent par se séparer de concert, rentrant chez eux panser leurs blessures. Zethos offrit le diner qu'il avait promis à Ilione, puis très vite ils devinrent inséparables. Neferteus, lorsqu'il apprit la nouvelle de cette réussite ne dit rien, mais la fierté pouvait se lire sur le visage du vieux Maître. Hylas, Phtah et Ouranos étaient montés en grade grâce à ce haut fait d'armes. Mais, quelque soit l'alignement ils avaient retrouvé la routine de la vie en Alidhan et étaient redevenus ennemis, ce qui pouvait paraître dommage mais était inéluctable. Quant à Lupercus, on n'en entendit plus parler, il disparut et Alidhan ne s'en portait que mieux. Car qui sait ce qu'il adviendra lorsque Loki retrouvera tout ses pouvoirs ? Ceci est une toute autre histoire.
Dernière édition par Strange le Mer 24 Juil - 22:03, édité 1 fois | |
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