La jeune fille marchait au cœur de la forêt depuis l’aube. Elle avait quitté son village depuis plusieurs lunes, depuis que sa mère lui avait annoncé qu’une partie de sa vie était un tissu de mensonges. Son père biologique n’était pas celui qu’elle croyait et elle avait un frère dont elle ne connaissait rien. Ne sachant pas où chercher, elle avait commencé par se rendre au village ou elle aurait du voir le jour. Son véritable père était forgeron et fut fort surprit de la rencontrer enfin. Il lui raconta la raison qui avait poussé son ex compagne à partir, à quitter cette vie parmi un peuple de Garous. Elle avait passé plusieurs jours à découvrir qui elle était vraiment et surtout ce qu’elle était en réalité. Elle apprit que son frère était parti depuis longtemps suivre un entraînement auprès d’un Lycan de renom et qu’après avoir changé d’identité, il avait intégré une armée du cartel. Elle rencontra Christa sa compagne qui l’avait revu récemment dans une taverne de la capitale du territoire d’Eowine. Elle repartit donc, espérant trouver ce guerrier qu’était devenu son frère. Elle arriva à destination après plusieurs jours de marche. La ville était immense et elle se rendit compte que la recherche serait loin d’être une partie de plaisir. La dernière fois qu’il avait été aperçut en ces lieux, il se trouvait dans une taverne nommé : Chez Bebelus. C’est par là qu’elle devait commencer. Durant toute la journée elle marcha, demandant par ci par là ou se trouvait la taverne qu’elle recherchait. Ce n’est qu’en début de soirée que ses jambes fatiguées par ce long voyage l’emmenèrent à destination. La rue était sombre et de nombreux ivrognes y passaient.
- Hé les gars regardez un peu ce que dame nature nous emmène cria un ivrogne à l’intention de ses camarades tout en regardant la jeune fille
L’un d’eux attrapa le bras de leur proie fuyante et l’emmena vers lui.
- Tu ne vas tout de même pas nous fausser compagnie, on allait juste commencer à faire connaissance
La jeune fille était terrorisée. A quelques pas seulement de sa potentielle réussite voila qu’elle se retrouvait prise au milieu de brigands. Alors qu’elle sentait le désespoir et la fin arrivés, un jeune homme en habit d’archer se pointa et expédia une flèche dans la main de l’un des agresseurs. Ce n’était pas la première fois qu’ils se faisaient reprendre par cet homme et en toute connaissance de causes, ils prirent leurs jambes à leur cou et s’enfuirent.
- Ca va jeune demoiselle ? J’ai déjà repris ces abrutis plusieurs fois mais cela n’a pas semblé suffire ! Il faudrait que j’en parle à Dame Karavel pour qu’on enraye le problème au plus vite !
La jeune fille n’en croyait pas ses oreilles. Son sauveur semblait appartenir à la guilde Eowine, cette même guilde ou l’on disait que son frère était entré il y’avait quelques années de cela. Sa curiosité était forte et elle ne put s’empêcher de questionner le mystérieux archer.
- Est-ce que par hasard vous connaissez un certain Jondalar s’il vous plait ? Cela fait plusieurs jours que je le cherche et l’on m’a dit que je le trouverai dans le soin.
Georgesbacca parut surprit par la spontanéité de la question et réfléchit un instant. Il avait déjà entendu ce prénom au détour d’une taverne et il se demandait ce que cette jeune fille pouvait bien lui vouloir. Alors je vous conseille de chercher ailleurs.
-J’ai connu un homme de ce prénom en effet mais je doute que vous puissiez le voir. A l’heure qu’il est, il est sûrement en ivre mort dans la taverne de Bebelus et je crains que vous ne puissiez le rencontrer.
- Pourriez-vous me mener à lui ? J’aimerais vivement le rencontrer
- Le lieu où il se trouve n’est pas fait pour les enfants jeune fille et je refuse de vous y faire entrer
Sans plus réfléchir la jeune voyageuse lui décolla une claque de toutes ses forces. Elle considérait les dires de cet archer tels des insultes. Elle se dirigea de force vers l’entrée de la taverne. Georges la retint sans trop de difficultés.
- Ecoutez jeune fille ! L’homme que vous cherchez n’est pas dans cette taverne. Oui je connais bien un Jondalar mais celui que je connais ne peut être recherché par qui que ce soit, encore moins par une dame
Devant l’insistance de l’archer, la jeune fille fit demi-tour sans poser plus de questions. Elle était sur que son but était proche mais qu’il n’y avait pour l’instant aucun moyen de l’atteindre. Elle se trouva un petit bâtiment abandonné pour passer la nuit et fit ses plans pour le lendemain. A son réveil, la fin la tiraillait grandement et elle constata qu’il ne lui restait plus aucun vivre. Sans sous, elle décida d’utiliser son talent pour le vol. Elle avait développé celui-ci au grand regret de sa mère, dans son enfance avec son groupe d’amis du village dans lequel elle avait vu le jour. Tout ce passa bien jusqu’à ce qu’elle se décide de voler un guerrier qui portait les emblèmes de la garde de Eowine et qui semblait assez riche. Elle s’approcha de lui le plus discrètement possible, glissa sa main dans sa poche et commença à y fouiller tout en essayant de ne pas se faire repérer. Elle parvint à ce saisir d’une pièce mais, au même moment, une main se saisit de la sienne et la jeta au sol. Le guerrier défit sa hache de son dos et la pointa vers la jeune fille. Le guerrier sonda la jeune fille. Celle-ci ne savait pas ce qui allait lui arriver et semblait terrifiée.
- Il n’est que peu honnête de dépouiller les gens d’argent difficilement gagné ! Je vous laisse la vie sauve pour cette fois mais que je ne vous y reprenne pas.
Il aida la jeune fille à se relever. Elle tremblait tout ce qu’elle pouvait. Mais ne lâchait pas le visage du guerrier de vue. Quelque chose dans les yeux de cette enfant lui rappelait un visage familier. La jeune fille se détendit.
-Jondalar c’est toi ?
Il fut surprit par le nom que venait de lui donner la petite voleuse.
- Il y’a fort longtemps que personne ne m’a appelé ainsi. En ces lieux, l’on me nomme Loupiort et je préfère sincèrement que cela reste ainsi ! Je ne sais pas qui vous êtes mais sachez qu’il ne vaut mieux pas que je vous recroise dans le coin.
- Je, je suis ta sœur marmonna la jeune fille.
Loupiort n’en revenait pas ! Son père lui avait dit que sa mère était enceinte lorsqu’elle avait quitté le village mais il ne s’attendait pas à voir un jour la personne qui avait ce lien de fraternité avec lui. La jeune fille disait-elle la vérité ? L’odeur du Lycan et qui plus est de certains membres de son village était forte sur elle. Il ne faisait aucun doute qu’elle avait séjourné dans son village natal et qu’elle était elle-même un loup garou.
- Je dois reconnaître que tu pourrais être ma sœur. Il y a des traits de ressemblance à notre famille et tu portes l’odeur des miens.
Loupiort était en train de s’attendrir. Après être resté toutes ces années sans aucune nouvelle de qui que ce soit de sa famille, voila qu’une gamine venue de nulle part apparaissait prétendant être sa sœur. Il s’apprêtait à l’inviter dans sa demeure lorsque les paroles de son vieux maitre lui revinrent à l’esprit.
- Cependant Jondalar est mort il y a des années de cela et a laissé place à la personne que je suis aujourd’hui, à Loupiort. Tu es une enfant et tu ne serais qu’un poids pour moi ! Je te le redis et j’ose espérer que tu ne me forceras pas à te le répéter, va t’en d’ici, retourne auprès des tiens et vit une petite vie paisible loin des champs de bataille.
La jeune fille ne se découragea pas et resta planter là, espérant un changement d’attitude de la part de son frère.
- Je t’ai dit de t’en aller tu m’as entendu ? En tout cas moi je ne vais pas attendre là à te regarder gober les mouches ! Que je ne te revois plus jamais dans le coin !
Loupiort lui tourna le dos et repartit à ses occupations. Elle n’avait pas dit son dernier mot et ce n’était pas les paroles sans appel du guerrier qui lui feraient changer d’avis. Le plus discrètement possible, elle suivit son frère dans les moindres recoins : Le marché, la taverne… ce n’est que lorsque la nuit tomba qu’elle partit se chercher un lieu ou dormir. Elle connaissait maintenant les lieux que son frère fréquentait en journée et elle n’aurait aucun mal à le retrouver le lendemain. Ne pouvant pas retourner dans la grange prés du marché ou elle s’était faite repérer comme voleuse, elle décida de se réfugier dans la forêt qui lui fournirait surement un abri et tout ce dont elle aurait besoin pour se nourrir. Elle n’eu aucun mal à trouver un endroit tranquille pour dormir et après s’être installée se mit en quête de fruits pour se faire un maigre repas. Alors qu’elle était concentrée à ramasser quelques fraise auprès d’un arbuste, elle fut interrompu par des hommes qu’elle reconnut sans difficultés.
-Dites donc les gars ! Ne serait ce pas la demoiselle qui nous a créé tant de soucis l’autre jour ?
Elle se releva et tenta de s’enfuir. Le souvenir que lui avaient laissé ces brigands était loin d’être impérissable. L’un d’eux la rattrapa.
- Ce coup ci ma jolie pas de gentil cartellois pour te sauver la vie ! Dit celui qui venait de la rattraper.
- On pourrait l’utiliser contre quelques informations ! J’ai vu un des guerriers d’Eowine discuter avec elle ce matin.
La jeune fille comprenant qu’elle allait servir d’appât contre son frère essaya de se débattre et prendre la fuite mais ses agresseurs étaient plus âgés et plus forts qu’elle. Elle n’arrivait pas à se dépêtrer de celui qui la tenait.
- Regardez les gars, le petit démon s’agite ! Aurait-elle peur de nous ?
Des larmes commencèrent à couler le long des joues de la jeune fille. Elle cria, appela au secours, espérant que quelqu’un l’entende et vienne à son aide comme quelques jours auparavant.
- Personne ne t’entendra ! Nous sommes en pleine forêt ! Seuls les animaux entendront tes couinements et ce n’est pas eux qui viendront à ton secours !
Alors qu’il commençait à mettre à nue sa jeune victime un loup blanc apparu au beau milieu de la petit clairière. De grande taille pour un individu de son espèce, son regard faisait paraître un certain calme. Les hommes regardèrent l’animal qui était en train de s’approcher doucement d’eux.
- Nous voila chanceux messieurs ! En plus d’une jolie donzelle je vais avoir un nouveau manteau pour les longues journées d’hiver !
Le loup retroussa les babines et commença à montrer ses crocs. Il accéléra et chargea le premier homme qui était à sa portée. Il lui sauta à la gorge et planta sa mâchoire dans la nuque de l’homme l’égorgeant d’un coup sec. Son pelage était maculé de sang, il se calma s’approchant de l’homme qui tenait la jeune fille entre ses mains. Ses compagnons s’interposèrent. Le loup s’arrêta à quelques pas du groupe et resta immobile. Les protagonistes se scrutèrent quelques instants. Les yeux du loup changèrent d’expression il se mit à grandir de taille, de musculature. Progressivement ses pattes devinrent des mains griffues et il se redressa sur ses deux membres arrière qui ressemblaient à des jambes humaines en bien plus gros et plus velu. Paniqué, ne sachant pas quoi faire, les hommes restèrent immobiles comme s’ils attendaient leur sentence. Celui qui tenait la jeune fille la lâcha et se joignit à son groupe.
- Notre chance est encore plus grande ! Le roi offre une grosse prime à celui qui lui amènera la tête d’un loup garou ! Restons unis et notre fortune sera faite
Ils reprirent quelque peu confiance et prirent en main les épées qui pendaient à leur ceinture. L’animal faisait maintenant plus de 2 mètres de haut et se tenait droit sur ses deux jambes arrières. Son pelage avait pris des teintes plus foncées et son imposante musculature laissait apparaître de nombreuses cicatrices. Les hommes hésitèrent mais, ne pensant plus qu’à l’or qui les attendait chargèrent la créature qui n’attendait que cela. D’un seul coup de ses pattes avant, l’animal éventra 3 de ses assaillants, ne laissant plus que celui qui avait redonné courage aux autres. Il leva son épée en direction de l’animal qui bloqua la lame avec l’une de ses mains ; sans difficulté, il la brisa et se saisit dans la foulée de la gorge de l’individu. Il le souleva du sol, l’amena jusqu'à son visage et attendit que son adversaire meurt étouffé, le laissant ainsi contempler celui qui allait l’envoyer dans le royaume des morts.
La créature lâcha le corps inerte de sa victime et se dirigea vers la jeune fille qui s’était recroquevillée sur elle-même. Elle était à la fois fascinée et terrifiée. La créature ne lui faisait pas peur mais la façon dont elle s’était débarrassée des trois hommes lui causait une grande frayeur.
La créature prit la jeune fille par le col et la releva sans aucune difficulté. Elle la contempla quelques instant essayant de desseller chez elle une certaine peur. Seul des larmes laissaient apparaître les événements auxquelles elle venait d’assister. La créature tendit l’une de ses pattes vers le visage de la jeune fille et d’un revers de griffe essuya les larmes qui coulaient encore le long de ses joues. Petit à petit, l’imposant monstre reprit forme humaine laissant apparaître un visage familier. La jeune fille prit l’homme dans ses bras serrant contre elle l’imposante silhouette. Loupiort l’écarta de suite et lui lança un regard menaçant.
- Je t’avais dit de partir ! La vie est trop précieuse pour être ainsi gâchée. Cela faisait plusieurs jours que nous étions en train de surveiller ces hommes. Grace à toi nous ne serons jamais qui était le commanditaire de ces espions !
Elle n’en revenait pas ! Il lui avait sauvé la vie et lui reprochait maintenant d’être dans le pétrin.
- Je ne t’ai rien demandé ! c’est toi qui as décidé de venir à mon secours
- Silence jeune impertinente ! Je ne t’ai pas secouru pour entendre tes jérémiades mais simplement car je ne pouvais laisser partir ma sœur sans au moins connaître son nom
La formule était maladroite mais un sourire illumina le visage de la jeune fille.
- Je me nomme Steph et je suis contente que tu ais fini par reconnaître notre lien !
- Ne te leurre pas jeune fille ! Je n’ai nullement changé d’avis ! Je ne veux plus jamais avoir qui que ce soit à protéger ! Tu es peut-être la bienvenue dans notre demeure mais tu ne seras jamais ma sœur aux yeux de tous ! Du moins tant que tu ne seras pas capable de te défendre toi-même
Loupiort fit demi-tour et se dirigea vers la ville. Steph resta planter là ne sachant pas trop quoi penser.
- Tu restes là à te nourrir de fruits rouges ou tu me suis ?
Steph en entendant ces mots comprit l’invitation de Loupiort et le suivit sans hésiter.